L'univers intellectuel de Mary Wollstonecraft s'élargit grâce aux lectures alimentant ses critiques, et aussi au milieu dans lequel elle évolue : elle participe aux fameux dîners de Samuel Johnson et fréquente des lumières de l'esprit comme Thomas Paine, pamphlétaire radical, et le philosophe William Godwin. Lors de leur première rencontre, Godwin et Mary Wollstonecraft sont particulièrement déçus l'un de l'autre. Godwin était venu pour écouter Paine, mais Mary Wollstonecraft l'assaille toute la soirée, le contredisant sur pratiquement tous les sujets. Le Dr Johnson lui-même, cependant, devient beaucoup plus qu'un ami ; elle le décrit dans ses lettres comme un père et un frère.
À Londres, Mary Wollstonecraft se lie avec l'artiste peintre Henry Fuseli, déjà marié. Elle est, écrit-elle, captivée par son génie, « la noblesse de son âme, cette vivacité de compréhension et cette aimable sympathie ». Elle propose d'entretenir une relation platonique avec Fuseli et sa femme, mais celle-ci est horrifiée et Fuseli met fin à cette liaison. Mary décide alors de se rendre en France pour échapper à son humiliation et participer aux événements révolutionnaires dont elle vient de faire l'apologie dans son A Vindication of the Rights of Woman (1790). Elle venait d'écrire Les Droits des hommes en réponse à la critique conservatrice formulée par Burke sur la Révolution française dans ses Réflexions sur la Révolution de France (1790), ce qui l'avait rendue célèbre du jour au lendemain. On la compare avec des esprits d'avant-garde comme le théologien et pamphlétaire Joseph Priestley ou encore Thomas Paine, dont les Droits des hommes (1791) se révèleront être la réponse à Burke qui recueille le plus d'écho. Elle développe des idées déjà esquissées par Les Droits des hommes (The Rights of Men) dans A Vindication of the Rights of Woman (Défense des droits de la femme), son œuvre la plus célèbre et qui aura le plus d'influence.
La France et Gilbert Imlay
Journée du 10 août 1792, attaque du palais des Tuileries.
Mary Wollstonecraft s'embarque pour Paris en décembre 1792 et y arrive environ un mois avant que Louis XVI ne soit guillotiné. La France est dans la tourmente, Mary cherche la compagnie d'autres Britanniques, comme Helen Maria Williams, et rejoint le cercle des expatriés résidant dans la capitale française. Ayant juste terminé son Rights of Woman, elle est décidée à mettre en œuvre ses idées. C'est dans l'atmosphère intellectuellement stimulante de la Révolution française qu'elle vit une expérience amoureuse intense avec un aventurier américain, Gilbert Imlay. Qu'elle soit ou non désireuse de se marier importe peu, lui ne l'est pas, et il semble qu'elle s'est entichée de sa propre vision idéalisée de cet homme. Alors que, dans Rights of Woman elle rejetait théoriquement la composante sexuelle d'une relation, Imlay sait réveiller ses passions. Elle tombe rapidement enceinte et, le 14 mai 1794, donne naissance à son premier enfant, Fanny, prénom sans doute choisi en mémoire de son amie décédée. Mary est ravie ; elle écrit à une amie : « Ma petite fille commence à téter avec une vigueur si masculine que son père pousse l'effronterie jusqu'à prétendre qu'elle rédigera une seconde partie pour Rights of Woman. »,. Elle continue à écrire pendant sa grossesse et malgré sa nouvelle charge de mère, seule dans un pays étranger et parmi le tumulte grandissant de la Révolution. Alors qu'elle se trouve au Havre, elle met au point une histoire de la jeune révolution, An Historical and Moral View of the French Revolution, qui est publiée à Londres en décembre 1794.
Les tensions politiques avec la France révolutionnaire conduisent la Grande-Bretagne à déclarer la guerre à la France, mettant ainsi en danger les ressortissants britanniques. Afin de protéger Mary, Gilbert Imlay la fait enregistrer en 1793 auprès des autorités françaises comme étant son épouse, bien qu'ils ne soient pas mariés. Certains de ses amis n'ont pas cette chance ; nombreux sont ceux qui, comme Thomas Paine, sont arrêtés et quelques-uns d'entre eux sont même guillotinés. Les sœurs de Mary, mal informées, pensent même qu'elle a été emprisonnée. Après son retour de France, elle continue à se faire appeler Mrs Imlay, même par ses sœurs, afin de légitimer son enfant.
Gilbert Imlay, lassé des contingences domestiques et d'une Mary dont les sentiments se tournent peu à peu vers l'enfant à naître, a fini par la quitter. Il a promis de revenir au Havre pour la naissance du bébé, mais sans nouvelles de lui, elle est persuadée qu'il a trouvé une autre femme. Les lettres qu'elle lui envoie sont pleines de récriminations, révélatrices, selon la plupart des critiques, d'un état dépressif sévère. Certains, cependant, n'y voient que la réaction d'une jeune femme laissée seule avec un enfant au beau milieu d'une révolution.
L'Angleterre et William Godwin
William Godwin,
huile sur toile de James Northcote, 1802
À la recherche de son amant, Mary Wollstonecraft retourne à Londres en avril 1795, mais se voit rejetée. En mai, elle tente de se suicider, probablement au laudanum, et c'est Imlay qui la secourt et lui sauve la vie. Cet épisode est assez mal connu et il reste des zones d'ombre quant au rôle exact joué par Imlay. Dans une ultime tentative pour regagner son cœur, Mary part en Scandinavie pour mener des transactions financières destinées à renflouer les finances de son amant. Ce voyage n'est pas sans risques, elle n'est accompagnée que de sa fille, encore toute jeune, et d'une femme de chambre. Elle raconte ses pérégrinations et les réflexions qu'elle lui inspirent dans des lettres adressées à Imlay, dont beaucoup seront publiées en 1796 sous le titre de Lettres écrites en Suède, en Norvège et au Danemark. À son retour en Angleterre, prenant pleinement conscience de l'échec définitif de sa relation avec Gilbert Imlay, elle tente une deuxième fois de se donner la mort, laissant une note qui lui est destinée
« Que ces affronts sommeillent en moi ! Bientôt, très bientôt, je serai en paix. Quand vous recevrez ceci, ma tête brûlante sera froide... Je plongerai dans la Tamise là où il y a le moins de chances qu'on m'arrache à la mort que je recherche. Que Dieu vous bénisse ! Puissiez-vous ne jamais avoir à connaître ce que vous m'avez fait endurer. Si votre sensibilité devait un jour s'éveiller, le remords trouvera son chemin jusqu'à votre cœur ; et, alors que vous serez occupé à vos affaires et au plaisir de vos sens, j'apparaîtrai devant vous, victime de votre dévoiement du droit chemin. »
Elle quitte son domicile par une nuit pluvieuse et « arpente les lieux pendant une demi-heure pour que ses vêtements chargés d'eau deviennent plus lourds », avant de sauter dans la Tamise ; mais un inconnu la voit en train de commettre son geste, lui porte secours et lui sauve la vie. Mary Wollstonecraft voit dans sa tentative un acte profondément rationnel dont elle écrit : « La seule chose que je doive déplorer, c'est que, alors que l'amertume de la mort était déjà derrière moi, j'ai été inhumainement ramenée à la vie et à la souffrance. Mais une ferme détermination ne doit pas être troublée par la déception ; et je ne permettrai pas non plus que mon acte soit considéré comme une tentative hystérique, car il s'est agi d'un acte de raison, décidé dans le plus grand calme. Sur ce point, je n'ai de comptes à rendre qu'à moi-même. Si je me souciais de ce qu'on nomme la réputation, ce serait pour d'autres choses que celle-là que je mériterais le déshonneur. »
Mary Wollstonecraft retourne peu à peu à la vie littéraire et prend de nouveau part aux activités du cercle animé par l'éditeur Joseph Johnson, collaborant en particulier, par l'intermédiaire de William Godwin, avec Mary Hays, Elizabeth Inchbald et Sarah Siddons. William Godwin commence à lui faire la cour, d'abord discrètement, puis avec de plus en plus de passion[36]. Il a lu ses Lettres écrites de Suède, de Norvège et du Danemark et les complimentera plus tard sans la moindre réserve « si jamais un livre a été conçu pour rendre un homme amoureux de son auteur, il m'apparait clairement que c'est de celui-ci qu'il s'agit. Elle parle de ses chagrins, d'une manière qui nous emplit de mélancolie, et nous fait fondre de tendresse, tout en révélant un génie qui s'impose à notre totale admiration ». Mary tombe enceinte et, pour que l'enfant naisse dans la légitimité, le couple décide de se marier. Cette union révèle au monde que Mary n'a jamais été l'épouse d'Imlay et, du coup, Godwin et elle perdent beaucoup d'amis. De plus, Godwin se voit reprocher de faire fi de ses principes car, dans son traité Political Justice (Justice politique), il avait préconisé l'abolition du mariage.
Après la cérémonie, célébrée le 29 mars 1797, les Godwin partent s'installer dans deux maisons contiguës, connues sous le nom de Polygone (The Polygon), disposition qui assure à chacun son indépendance. Souvent, ils communiquent par lettre, s'invitant même, par ce moyen, à dîner. Emily Sunstein a réuni et publié plusieurs de ces lettres pour retrouver la conversation que menait le couple[39], dont la relation, bien que d'une tragique brièveté, semble avoir été, sur tous les plans, stable et heureuse.
http://fr.academic.ru/dic.nsf/frwiki/1131150
A Vindication of the Rights of Woman est l'un des premiers ouvrage de philosophie feministe.
Mary Wollstonecraft y affirme que les femmes ont droit à une éducation conforme à leur situation dans la société, le rôle qu'elles seraient amenées à jouer devenant encore plus primordial pour la nation. En effet, si elles en éduquent déjà les enfants, au lieu d'être reléguées à la fonction d'« épouses » vivant dans l'ombre de leur mari, elles pourraient devenir de véritables « compagnes »68. D'ornements commercialisables par le mariage, elles obtiendraient la considération qui est due à des êtres humains à part entière, jouissant des mêmes droits que leurs homologues masculins. D'importants passages de Rights of Woman fustigent au vitriol les ouvrages de certains écrivains, James Fordyce et John Gregory par exemple, et aussi un philosophe de l'éducation tel que Jean-Jacques Rousseau, lui qui dénie aux femmes le droit même à l'éducationN 8,69.
Page de titre de la première édition américaine de A Vindication of the Rights of Woman (1792)
Mary Wollstonecraft affirme que de nombreuses femmes sont sottes et superficielles, les traitant « d'épagneuls » et « de jouets »70. La raison de cette infirmité, fait-elle pour autant valoir, n'est pas à chercher dans une déficience naturelle, car elle ne résulte que du déni d'éducation que leur impose les hommes. À ce sujet, elle écrit : « Endoctrinées dès leur enfance à croire que la beauté est le sceptre de la femme, leur esprit prend la forme de leur corps et, enfermé dans cette cage dorée, ne cherche qu'à décorer sa prison ». Elle exprime sa conviction que, sans ces incitations, inculquées dès le plus jeune âge, à se soucier de leur beauté, donc de leur apparence, elles pourraient s'épanouir de façon autrement plus féconde.
Cela dit, bien qu'elle appelle de ses vœux l'égalité des sexes, dans certains domaines, comme celui de la morale, elle n'affirme pas explicitement qu'hommes et femmes sont égaux. Pour elle, cette égalité n'existe vraiment qu'au regard de Dieu, conception qui s'oppose à ses commentaires sur la supériorité de la force et de la bravoure masculine. D'où, par exemple, ce passage à la fois célèbre et ambigu : « Qu'on n'en conclue point que je souhaite inverser l'ordre des choses, j'ai déjà concédé que, de par la constitution de leur corps, les hommes semblent être conçus par la Providence pour atteindre un degré de vertu plus élevé. Je parle collectivement de l'ensemble de leur sexe, mais je ne vois pas l'ombre d'une raison de conclure que leurs vertus doivent différer, eu égard à leur nature. En effet, comment le pourraient-elles, si la vertu ne se présente que sous une norme éternelle ? Je dois donc, si je raisonne conséquemment, soutenir qu'elles ont une même et simple orientation, et cela avec la même vigueur que je soutiens qu'existe un Dieu. », Ses déclarations ambiguës sur l'égalité des sexes font qu'il est difficile de la classer comme une féministe moderne, d'autant que ni le mot ni le concept n'existaient à son époque76.
L'une des critiques les plus acerbes qu'adresse Mary Wollstonecraft dans Rights of Woman concerne l'excès de fausse sensibilité qui affligent les femmes. Celles qui y succombent se trouvent, dans l'instant, « emportées par chaque bouffée de sentiment » et, devenant ainsi « la proie de leurs sens », ne peuvent penser rationnellement. En fait, ces femmes sont une nuisance pour elles-mêmes et pour la civilisation tout entière, qu'elles ne peuvent contribuer à affiner et restent susceptibles de détruire. Raison et sentiment ne devraient pas agir indépendamment, mais travailler de concert.
Au-delà des généralités philosophiques, elle élabore un plan spécifique pour l'éducation nationale, en opposition à celui qu'a conçu Talleyrand pour la France. Dans le chapitre 12, « Sur l'éducation nationale », elle propose que tous les enfants soient envoyés dans une Country Day SchoolN , tout en recevant une certaine éducation chez eux « pour leur inspirer un amour du foyer et des plaisirs domestiques ». Elle soutient également que les études devraient être mixtes, faisant valoir que les hommes et les femmes, dont le mariage est « le ciment de la société », devraient être « éduqués sur le même modèle ».
Mary Wollstonecraft dédie son ouvrage à la classe moyenne qu'elle décrit comme « l'état le plus naturel » et, en effet, par de nombreux aspects, Rights of Woman est imprégné d'une vision bourgeoise du monde. Il prêche les valeurs de la modestie et du travail, fustigeant par la même occasion l'oisiveté de l'aristocratie. Pour autant, Mary Wollstonecraft ne se présente pas en amie des pauvres, pour lesquels elle recommande qu'après l'âge de neuf ans, à l'exception des enfants particulièrement brillants, ils soient séparés des riches et envoyés dans d'autres établissements.
Romans
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mary_Wollstonecraft
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Née le 27 avril 1759 à Londres, et morte le 10 septembre 1797 à Londres, maîtresse d'école, femme de lettres, philosophe et féministe anglaise.*
Au cours de sa brève carrière, elle écrit des romans, des traités, un récit de voyage, une histoire de la Révolution française et un livre pour enfants. Elle est surtout connue pour son pamphlet contre la société patriarcale de son temps, Défense des droits de la femme.
Elle y avance l'idée que si les femmes paraissent inférieures aux hommes, c'est là une injustice non pas liée à la nature mais résultant du manque d'éducation appropriée auquel elles se trouvent soumises. Pour elle, hommes et femmes sans distinction méritent d'être traités en êtres rationnels, ce qui implique que l'ordre social soit fondé sur la raison.
Pour le grand public et, plus particulièrement, pour les féministes, la vie de Mary Wollstonecraft attire plus l'attention que son œuvre. En effet, ses relations sentimentales, souvent tumultueuses, n'ont que rarement été conformes aux conventions.
Naissance : 27 avril 1759, Spitalfields, Royaume-Uni
Décès : 10 septembre 1797, Londres, Royaume-Uni
Conjoint : William Godwin (m. 1797–1797)
Parents : Edward John Wollstonecraft, Elizabeth Dixon
Enfants : Mary Shelley, Fanny Imlay
Young Girl Reading de Otto Scholderer, en 1883.
Après la mort de Fanny Blood, les amis de Mary Wollstonecraft l'aident à obtenir une place de gouvernante en Irlande, auprès des filles d'une famille anglo-irlandaise, les Kingsborough. Travailler pour Lady Kingsborough s'avère difficile, mais les enfants ont trouvé un mentor qui sait leur ouvrir l'esprit ; Margaret King dira plus tard qu'elle « avait libéré son esprit de toutes les superstitions ». Quelques-unes des épreuves vécues par Mary au cours de cette année-là se retrouvent dans son seul livre pour enfants, Original Stories from Real Life (« Histoires vraies tirées de la vie réelle » (1788).
Frustrée par les limitations imposées aux femmes de bonne famille mais pauvres qui souhaitent travailler — embarras qu'elle dénonce avec éloquence dans le chapitre de Pensées sur l'éducation des filles intitulé « Situation malheureuse des personnes de sexe féminin, ayant reçu une bonne éducation et laissées sans fortune » — elle décide, après avoir passé une seule année comme gouvernante, de se lancer dans la carrière littéraire. C'est-là un choix radical, bien peu de femmes parvenant à vivre de leur plume. Elle écrit à sa sœur Everina, en 1787, qu'elle s'efforce de devenir « la première d'un nouveau genre ». Elle déménage à Londres et, avec l'aide de Joseph Johnson, éditeur aux idées libérales, elle trouve un domicile où travailler et gagner sa vie. Elle apprend le français et l'allemand, et fait des traductions[18], en particulier des ouvrages De l'importance des opinions religieuses de Jacques Necker et Éléments de moralité, à l'usage des enfants de Christian Gotthilf Salzmann. Elle publie également des critiques littéraires, portant essentiellement sur des romans, pour le compte du périodique de Johnson, The Analytical Review.
Après deux aventures malheureuses, l'une avec Henry Fuseli et l'autre avec Gilbert Imlay (dont elle eut une fille, Fanny Imlay), elle épouse le philosophe William Godwin, l'un des pères du mouvement anarchiste. Elle meurt à l'âge de trente-huit ans, dix jours après la naissance de sa deuxième fille, laissant plusieurs manuscrits inachevés. Sa seconde fille, Mary Wollstonecraft Godwin, deviendra plus tard célèbre sous le nom de Mary Shelley pour avoir, entre autres, écrit Frankenstein.
Après la mort de son épouse, William Godwin publie Memoirs of the Author of A Vindication of the Rights of Woman (« Souvenirs de l'auteur de la Défense des droits de la femme »). Ce livre révèle au public le style de vie peu orthodoxe de son épouse et, du même coup et sans malice, met à bas la réputation de l'auteur pour près d'un siècle. Toutefois, avec l'émergence dumouvement féministe au tournant du XXe siècle, la promotion de l'égalité des femmes et les critiques de la féminité conventionnelle, Mary Wollstonecraft prend de plus en plus d'importance. Aujourd'hui, elle apparaît comme l'une des fondatrices de la philosophie féministe, et sa vie, tout comme son œuvre, sont désormais reconnues par les féministes avec la considération que mérite leur influence.
« La première d'un nouveau genre »
Quelques extraits de « Défense des droits de la femme ».
Persuader les femmes
« Je souhaite persuader les femmes d'essayer d'acquérir la force physique et morale ; je souhaite les convaincre que les mots doux, un cœur sensible, des sentiments délicats et un goût raffiné sont à peu de chose près synonymes de faiblesse et que ces êtres qui ne sont que des objets de pitié et, de la sorte, d'amour, deviendront bientôt des objets de mépris. »
Sur la royauté :
« Rien ne peut faire apparaître la royauté sous un jour plus méprisable que les divers crimes par lesquels les hommes ont accédé au trône. De viles intrigues, des crimes contre nature et tous les vices qui dégradent l'homme ont été les étapes vers cet honneur suprême, et pourtant des milliers d'hommes ont, par indolence laissé les membres inertes des descendants de ces monstres rapaces reposer paisiblement sur leurs trônes ensanglantés ».
Sur l'armée :
« Une armée de métier, par exemple est incompatible avec la liberté parce la subordination et la sévérité sont les véritables nerfs de la discipline militaire et que le despotisme est nécessaire pour donner de la force aux entreprises dirigées par une seule volonté. »
Sur l'armée et... les femmes
« Les armées de métier ne peuvent jamais être constituées d'hommes résolus et robustes ; elles peuvent être des machines bien disciplinées, mais on y verra très rarement des hommes en proie à de fortes passions ou à des facultés très rigoureuses. Quant à la profondeur de l'intelligence, je me risquerais à affirmer qu'elle est aussi rare dans l'armée que chez les femmes; et je maintiens que la cause en est la même. »
Frontispice de l'édition de 1791, Original Stories from Real Life (gravure de William Blake).
Mary Shelley, née Mary Wollstonecraft Godwin
le 30 août 1797 à Somers Town, un faubourg de Londres (aujourd'hui dans le district de Camden), et morte le 1er février 1851 à Belgravia (Londres), est une femme de lettres anglaise, romancière, nouvelliste, dramaturge, essayiste, biographe et auteure de récits de voyage. Elle est surtout connue pour son roman Frankenstein ou le Prométhée moderne.
Fille de la philosophe féministe Mary Wollstonecraft et de l'écrivain politique William Godwin, elle perd sa mère alors qu'elle-même n'est âgée que de onze jours. Son père se remarie quatre ans plus tard. Il offre à sa fille une éducation riche et l'encourage à adhérer à ses théories politiques libérales. En 1814, Mary Godwin entame une liaison avec un homme marié, partisan de son père, Percy Bysshe Shelley. Accompagné de Claire Clairmont, la fille de la belle-mère de Mary, le couple voyage à travers l'Europe. Au cours des deux années qui suivent, Mary et Percy affrontent un endettement permanent et la mort de leur fille. Ils se marient en 1816, après le suicide de la première épouse de Percy.
En 1816, lors d'un séjour près de Genève, Mary (devenue Mary Shelley) écrit son premier roman, Frankenstein.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mary_Shelley
Brouillon de Frankenstein
(« Ce fut par une sinistre nuit de novembre que je parvins à mettre un terme à mes travaux… »)
Le portrait de Mary Shelley par Reginald Easton a probablement été peint d’après son masque mortuaire (c. 1857)
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